Bizarrement penser sonorités et vacarme débridé visuel

Ma Todo liste du 29 janvier 2012

Penser à la beauté du phrasé coulé de Christine Jeanney, ses Fichaises, ses Cartons, ses Listes.

// Direentendre //  Les sirènes on ne les voit pas un couvercle est posé dessus.

Penser lire tout du long en réseau, en écho. Un dimanche.

Penser partager lecture, collages et annotations

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// penser vacarme débridé visuel. //

Les sirènes. Folie du voir échophonique. Fracas, ça se voit et ça s’écoute. Ça s’entend, se délie, se déploie, se touche. De l’image au geste et du texte à l’image, dans l’interstice.

Lireentendre.

Direlire.

Écouter cette langue pour du regard entendre les sirènes.

Écouter cette langue (…) quand on ferme les yeux on peut voir des visages bouger

Penser conversations sans bouche // chocs périphériques // fugues de becs et pépiements // résonnances électriques // villes acouphènes //  accords de rumbas défaillantes // des grelots sanglots des harmonicas sonotones // écholocation

Penser des mots comme ça, cinglants, légers, tactiles, volent ici à hauteur des yeux

Penser le bruit des larmes (…) dans la braise (…) se recroquevillant

Penser chant lourd du varech sur la plage

Penser l’écho du cri

bruit du bruit assoupli s’estompe

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J’ai emprunté un parcours sonore, mais j’y reviendrai pour y trouver humour, légèreté, espace, temps, musique, comptines et phrases rares comme dans des romans de Joseph Delteil

Emprunter parcours sonore y revenir trouver humour légèreté espace temps musique, comptines et mots rares

Parcours rares

Vivement la suite et autres danses polovtsiennes

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Annotations de lecture (lu le 29 janvier 2012 sur Ipad avec Ibook) :

Extraits du texte de Christine Jeanney et mes marques italiques

Todo liste 39

bizarrement penser sonorités, carcasses à la pendeloque qui craquent, crissent, os tiges, tendons, crocs et crochets à balancer, se heurtent en s’écrasant, silence, contempler le tableau de la chambre d’écho engourdie

se raccrocher aux peintres pour oublier les mufles, le pourpre déchiqueté, Chardin, Goya, Bacon, visualiser le nom de Klimt, une flèche, capable de percer la viande, et le puits de lumière répandu soudainement, tout piqueté de quartz

Todo liste 40

Des les volutes qu’elles font tout en parlant, des vocalises, on dirait qu’elles s’indignent, les écouter se lamenter et puis se taire, c’est l’heure de la dernière caresse

Todo liste 46

et les antivols – combien ? – et les vélos – combien ? – et les sonnettes, si elles tintaient toutes en même temps ? penser vacarme débridé visuel (penser que c’est la première fois qu’on pense une chose pareille)

Todo liste 48

Au commencement étaient les plantes et les icônes sourdes

Todo liste 50

penser à des conversations sans bouche

Todo liste 50

ça bruisse et des mots sont formés, des intonations brèves, ils se répondent, penser à écouter cette langue, quand on ferme les yeux on peut voir des visages bouger, des lèvres et des paupières ciller, des gestes et des bras qui expliquent en phrases mystérieuses l’insaisissable, ils veulent nous prévenir mais c’est trop tard, rouvrir les yeux sur des chaises vides

Todo liste 51

entendre sous la paresse le rêve du rêveur, sonore, des notes subtiles le tirent et le soulèvent, un pantin désarticulé, la nuit l’avale, ce n’est plus qu’une coquille qui bâille, ses os de la poudre très fine, brillante, résidu d’améthyste, et le vertige si l’on ouvrait son torse sur l’espace tournoyant révélé

Todo liste 53

avancer tranquillement et puis rien, sans qu’aucune déflagration ne vienne imprimer le manque

Todo liste 55

c’est le centre d’un turbulence, remarquer qu’il est stable malgré les chocs périphériques

Todo liste 58

penser qu’on ne voit pas la marque des coups d’ailes, fugues de becs et pépiements, pourquoi ?

Todo liste 60

penser à bakélite, mantra, carapace, établi (des mots comme ça, cinglants, légers, tactiles, volent ici à hauteur des yeux)

Todo liste 73

combien de temps on a dansé de joie sans danser et ce qu’on a jeté, le nombre de larmes exactes qui auront roulé sur la braise, le petit bruit qu’elles auront fait en se recroquevillant, leur fin de vapeur et de minuscule feu d’artifice

Todo liste 76

des blagues, recourir à des blagues pour alléger et fredonner ami entends-tu le chant lourd du varech sur la plage

Todo liste 77

penser le cri doublé, l’écho du cri, la mâchoire arrêtée sur le vide, le poitrail élargi dans la glace, l’animal gonfle le poil pour se prétendre plus puissant, si petite protection

Todo liste 77

penser que l’ombre raconte tout autre chose, les cavalcades dans la longue marche, les hennissements brutaux, chants de baleines, creux de mers déroutantes

Todo liste 82

direntendre

Todo liste 94

et ce cri, s’il montait, une écholocation, des ondes jetées vers S vers O vers N vers E et le C du ciel, le C du centre (nommer ces directions autrement sinon piège)

Todo liste 96

petits pavés et grands pavés, petites peines et grandes inquiétudes, petites joies et grandes chorales, les proportions sont respectées

Todo liste 98

penser des confitures et l’horloge impassible et l’horloge impossible et le chaos rangé bien proprement dans une armoire, des sachets de lavande expirent et le bois craque, ils se sont tous levés il y a bien longtemps

Todo liste 114

feux rouges, clignotants, portières claquées, cris, appels, jurons, sonneries de téléphone, mugissements, aéroplanes

ballons, bateaux, sirènes, cheminées, grondements, ports, soupirs, chaînes, grincements, joies criées des prénoms, gargouillis, soupirs

graviers, courses, joggeurs, chiens, chutes, rires, respirations, les bruits se frottent au fleuve, gentiment

Todo liste 116

c’était, à Cracovie comme à Lublin, des héros fatigués, joues flasques et mâchoires volontaires, des femmes attractives attentives, des courses poursuites débridées dans des voitures de location, des amours contrariés, des répliques cinglantes, des fins heureuses

Todo liste 120

pendule fondue, aiguille perdue, si le temps était mort ?

s’en suit un long silence long, infiniment silence et long, au creux d’un vide vide, Le temps est mort, vive le temps ! crie quelqu’un, et heureusement, ça tue le silence tue le vide, chacun repart vaquer à ses occupations

Todo liste 124

et ce goût pour les résonnances électriques, transformateurs, le flux alternatif en continu qu’il stoppe ou qu’il déverse selon sa fantaisie, les journées fastes avant de disparaître il imprime sa marque, GI, puis s’évapore, à moins qu’il ne s’éloigne, le bruit de sa jambe de bois cogne deux rues plus loin (ou c’était ses battements de cœurs ?)

Todo liste 130

des accords de rumbas défaillantes

Todo liste 141

chante, lente mélodie répétitive, voix cassée scandée, souffle, lâche déroule souffle, des battements, luttes, accompagnent et frottements, balancent, corps et voix qui risquent, les voix se risquent, épuisent, s’épuisent de souffle, le creux le sombre, ils sont plusieurs, leurs voix autour à scander à souffler et à répéter glissent, ils glissent, ils parlent dans la première nuit, la nuit secrète

Todo liste 142

routes étroites et villes acouphènes,

Todo liste 144

chanter des comptines de clé à molette 144

l’araignée métallique imperméable ne pleure jamais, en a acier des tragédies épiques et des grelots sanglots des harmonicas sonotones, elle grince, Mais c’est de la rouille ? elle s’exclame, se frotte à la paille de fer, se réassemble sans mode d’emploi, puis compte les vis à têtes carrées, à têtes fendues et à têtes étoilées pour s’endormir

Todo liste 146

de par le fond nous sommes miraculés entends-tu les sirènes et vois-tu leurs écailles ondulent en dorures déroutantes du sel au creux de leur cou plonge et redépose lâche filet fil alanguies les nervures et plane glisse la glisse là la douce nageoire douce au fond de par dessus les mers dans les chants et les champs découverte se décompose de la respiration se voile nous sommes miraculés

les sirènes on ne les voit pas, un couvercle est posé dessus

Todo liste 149

dans la ville tentacules, tunnels et gorges, fils électriques, cité, bruit du bruit, église à peine tendue (sa pointe comme du biscuit, du feutre, une matière végétale), bruit du bruit assoupli s’estompe, parc urbain 149

Todo liste 157

et l’on promène le doigt dessus, ça chante, les verres parlent, ce serait du vivaldi ou un air d’opérette, une flûte de pan cristallisée touche les oreilles en entrechats luisants qui pendeloquent et réverbèrent

Todo liste 165

il s’envola sur un platane qui lui aussi soliloquait

Todo liste 167

les certitudes s’épuisent à tracer d’inutiles contours

Todo liste 172

réfraction ou mirage, le pays du dessous remonte à la surface, la frôle, c’est un pays soyeux en forme de continent, dauphin qui fait sa brasse, lâche du lest, replonge, si on se tient tranquille on peut l’entendre couiner, grincer, c’est un pays immense, un mastodonte lisse

Todo liste 176

coupe et rase, je tu il nous vous eûtes rasé, qu’ils rasassent et s’affichassent dans la pogonotomie déclinée, comme une gamme de piano

Todo liste 178

attendre qu’il pleuve près de la rue des vinaigriers, recroquevillés pour échapper aux représailles, la machine pleure silencieuse et nos paupières se pétrifient, si dures si lasses qu’on ne peut plus ouvrir les yeux, c’est un 22 octobre, il pleut

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Todo listes. Acheté sur Publie.net, 2012-01-27. ePub.

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Illustration : photo prise avec un Iphone le 29-01-2012 // Brouillage

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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