Pour tout dire, je ne suis pas un grand lecteur de BD, mais je dois vous dire que celle-là m’a rivé à mon fauteuil de longues heures. L’histoire d’un comptable, arriviste et opportuniste, qui traverse, au petit bonheur grand voleur, la révolution russe de 1917. Picaresque, il finit toujours par s’en sortir malgré ses airs et ses manières de mafieux. Surtout aimé les dessins : des lavis noirs et blancs qui nous rappellent les débuts du cinéma, les touches à la Soutine avec de longs personnages effilés qui représentent bien la Russie esthétique d’alors, les visages simiesques à la Grosz pour dire la décadence. À lire et voir, en quatre tomes. C’est Le mois de la BD en mai.