Des objets physiques et numériques

Portugal de Pedrosa

Je lis. Pas de cauchemar autour des vertus réciproques de la lecture numérique et de la lecture de livres papier, ces objets encombrants. Je lis numérique et plein papier. Pas de grands émois aussi autour de la révolution copernicienne en cours créée par la technologie, l’introduction de machin truc multimedia et la réalité augmentée.  Je lis et vois.  Ceci dit, je suis abonné, buffet à volonté, chez Publie.net. Je traque les nouveautés coquines de numeriklivres. J’ai déjà dit tout le bien que je pense de l’immense Christine Jeanney. Je lis et relis Mahigan Lepage, Naomi Fontaine, Philippe Didion, Ponti, François Bon, Liminaire, l’Oreille tendue, Le Flottoir, Brigitte Célérier, Josée Marcotte, etc. Vous ai-je déjà parlé du motel de G@rp? Des traductions de Kafka de Margentin, de La Digue, de Crouzet, Hasselmann et Jonckheere…

J’ai fait un petit détour à la vente des amis de la Bibliothèque de Montréal dernièrement, j’en ai profité pour larguer un bon lot de livres de poche (classiques écornés disponibles en numérique), les dicos espagnols et allemands inutiles et énormes, ces choses tiennent maintenant dans mon bigophone au fond de ma poche. Non, je n’ai pas bradé mes Pléiades… j’en réserve quelques uns pour le Ministre de la culture et du patrimoine du Canada (James Moore) et d’autres pour allumer mon feu de la St-Jean.  Je lis numérique mes classiques et ce qui chamboulent la littérarité ambiante et parfois vieillissante. Je constate la pénurie de livres numériques dans nos catalogues de bibliothèque. Je n’achète presque plus de livres physiques. Manque d’espace, il y a péril en la demeure — déménagement prévu bientôt dans une cage à poules, ça n’arrangera pas les choses. Je me rabats depuis deux ans sur ma bibliothèque de quartier. Je lis.

J’ai lu dernièrement un bel objet physique… une BD de Pedrosa : Portugal. Il faut vraiment la tenir dans ses mains, accepté d’être encombré (elle fait bien le poids de trois livres de beurre), elle est immense, tourner les pages est en soi un exploit, une bataille. Un grand plaisir. J’ai tenté le coup numérique du côté de Iznéo, on peut consulter les 5 premières pages… L’oeuvre y est légère et sans aspérités. Elle ne fait pas le poids, c’est comme ça.

Portugal, Fauve d’or 2012 à Angoulème. Magistral. Pour le résumé de l’oeuvre et le décryptage de trois planches par l’auteur lui-même, passez par ici :

Cyril Pedrosa decrypte trois planches de Portugal

Et pour suivre les aventures de Pedrosa, il y a aussi le Web, le numérique, son blogue.

Écrit dans le cadre de Le Mois de la BD des Bibliothèques de Montréal.

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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