Pour le quintette rural
En prime :
Ma liseuse Kobo n’est pas insubmersible. Elle a rendu l’âme dans les eaux de la Bahia de Panama. Belle occasion pour plonger (s’cusez-là) dans une version papier d’un recueil de nouvelles de Richard Brautigan : La vengeance de la pelouse. Je vous en mets une. En mode thriller et Twitter.
L’effet Scarlatti
— Ce n’est pas facile de vivre dans un studio de San Jose avec un homme qui apprend à jouer du violon.
C’est ce qu’elle a dit aux policiers, en leur tendant le revolver vide. p. 64
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Un zeugme pour la route ? :
« Le romancier approchait la cinquantaine; il était grand, rougeaud, et semblait mal servi par la vie qui lui réservait toujours de petites amies infidèles, des cuites de cinq jours et des voitures avec de mauvaises transmissions. » p. 28,
Deux descriptions pas piquées des hannetons, pas plus, sinon on va m’accuser de verser dans le psittacisme :
« Le commissaire-priseur vendait les choses si vite qu’il était possible d’acheter des trucs qui ne seraient pas en vente avant l’année prochaine. Il avait de fausses dents qu’on entendait cliqueter comme des sauterelles bondissant entre les mâchoires d’un squelette » p. 152
« La vieille dame lui parle et le souffle ininterrompu qui sort de sa bouche évoque la frénésie des pistes de bowling, un samedi soir, avec des millions de quilles qui lui tombent des dents. » p. 187
Richard Brautigan, La vengeance de la pelouse (Nouvelles 1962-1970), Christian Bourgois éditeur, 10-18, 1983 (pour la traduction française), 212 p.