Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fictions.
A. Il y avait une petite fois, pendant la canicule, un type qui était assis devant une fenêtre ouverte ; c’était un garçon démesuré, un peu voûté, et il s’appelait Adam ; Adam Pollo. Il avait l’air d’un mendiant, à rechercher partout les taches de soleil, à se tenir assis pendant des heures, bougeant à peine, dans les coins de murs. p. 15
On peut aussi entendre sur les ondes de France-Culture l’entrevue qu’a donnée Le Clézio à Augustin Trapenard sur la poésie. Ici
En introduction, pour les gens pressés, je vous conseille fortement l’écoute du poème de Claude Roy écrit il y a 50 ans.
Je vous le mets :
Jamais jamais je ne pourrai dormir tranquille aussi longtempsque d’autres n’auront pas le sommeil et l’abrini jamais vivre de bon coeur tant qu’il faudra que d’autresmeurent qui ne savent pas pourquoiJ’ai mal au coeur mal à la terre mal au présentLe poète n’est pas celui qui dit Je n’y suis pour personneLe poète dit J’y suis pour tout le mondeNe frappez pas avant d’entrerVous êtes déjà làQui vous frappe me frappeJ’en vois de toutes les couleursJ’y suis pour tout le monde
Pour ceux qui meurent parce que les juifs il faut les tuer
pour ceux qui meurent parce que les jaunes cette race-là c’est fait pour
être exterminé
pour ceux qui saignent parce que ces gens-là ça ne comprend que la trique
pour ceux qui triment parce que les pauvres c’est fait pour travailler
pour ceux qui pleurent parce que s’ils ont des yeux eh bien c’est pour pleurer
pour ceux qui meurent parce que les rouges ne sont pas de bons Français
pour ceux qui paient les pots cassés du Profit et du mépris des hommes.
Claude Roy – “Les Circonstances” in Poésies, Gallimard (1970)
J.M.G. Le Cézio, Le procès-verbal, Paris, Folio, Gallimard, 312 p.