Kiki

J’achève la lecture de Souvenirs de Kiki de Montparnasse. On sait que l’ouvrage fut interdit de publication aux États-Unis en 1929. Surpris de lire dans l’avant-propos du livre ces notes de Billy Klüver et Julie Martin.

De nos jours, aucun éditeur n’hésiterait une seconde à publier les souvenirs, tout francs et directs qu’ils soient, à l’image de leur auteur. Il est néanmoins un livre où Kiki apparaît et pouvant les faire hésiter, c’est 1929, fruit d’une collaboration de Man Ray, Benjamin Perret et Louis Aragon. Il contient quatre photographies d’un érotisme appuyé, intitulées « Les quatre saisons », et des poèmes en formes de comptines, d’un humour grossier de corps de garde, décrivant les mois de l’année. L’éternel bricoleur qu’était Man Ray s’était arrangé pour obtenir avec son appareil des gros plans inhabituels où on les voyait kiki et lui en train de faire l’amour. Malgré leur caractère plus esthétique que pornographique, ces clichés émurent les censeurs français de 1929, et sont toujours trop éloquents pour figurer dans cette édition des Souvenirs (je souligne)

Mais pourquoi donc prolonger la censure, l’ouvrage a été publié en 1999? On vit une drôle d’époque…

À lire, tout de même, pour replonger dans les années folles sous la plume agile de Kiki.

Et si l’envie vous en dit d’aller plus loin, essayez :

Écrit dans le cadre de Le mois de la BD des Bibliothèques publiques de Montréal

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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