L’art de se compliquer la vie (1)

BouguereauRemorseOreste

 

 

Lecture de vacances. Andromaque. Toute une tragédie. Il y a d’abord Oreste, un peu fêlé et déboussolé – Tu vis mon désespoir; et tu m’as vu depuis / Traîner de mers en mers ma chaîne et mes ennuis – qui aime Hermione, mais cette dernière en pince pour le bon roi Pyrrhus, lequel ne jure que par Andromaque (crétin, il l’a enlevée après la guerre de Troie), laquelle aime fiévreusement son fidèle époux Hector (il est mort – pas pratique au lit) et son fiston Astyanax (elle l’aime beaucoup, c’est en sous-texte, mais ça frôle l’inceste). Ça va mal tourner. Et ça vire mal, en effet. Résumons. Oreste trucide Pyrrhus par maintes mains grecques interposées; Hermione, dépitée, se suicide sur la dépouille encore chaude du bon roi;  Oreste devient dingue et Andromaque peut enfin régner sans son Hector mort. La vertu régnera. Andromaque quitte son bled, sur son zodiac, avec ses copains (dont Oreste devenu débile) question d’aller venger Pyrrhus qui lui a, bien malgré lui, légué le trône. L’art de se compliquer la vie, mais c’est du bon stock pour Netflix.

Illustration:

Les Remords d’Oreste, William-Adolphe Bouguereau .

Référence:

Jean Racine, Andromaque, in Racine : Théâtre complet, Éditions Garnier Frères, 1960, p. 119-171.

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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