La mouche envahit toute la littérature. Où que vous posiez l’œil, vous y trouverez la mouche. Les véritables écrivains, quand ils en ont eu l’opportunité, lui ont consacré un poème, une page, un paragraphe, une ligne; Augusto Monterroso, Les mouches. Pour le contexte, voir ici
Ma contribution pour célébrer la résurrection de la Cathédrale Notre-Dame de Paris et pour rendre hommage au travail d’un véritable écrivain : Victor Hugo.
Son roman, « Notre-Dame de Paris », mentionne 17 mouches et 4 moucherons, ce qui confirme une fois de plus la pertinence des observations de ce cher Augusto Monterroso, cité précédemment.
Je vous propose un extrait où une pauvre mouche connaît une fin tragique, éradiquée par une énorme araignée à la trompe hideuse et victime de la violence convulsive d’un archidiacre.
Dom Claude, abîmé en lui-même, ne l’écoutait plus. Charmolue, en suivant la direction de son regard, vit qu’il s’était fixé machinalement à la grande toile d’araignée qui tapissait la lucarne. En ce moment, une mouche étourdie qui cherchait le soleil de mars vint se jeter à travers ce filet et s’y englua. À l’ébranlement de sa toile, l’énorme araignée fit un mouvement brusque hors de sa cellule centrale, puis d’un bond elle se précipita sur la mouche, qu’elle plia en deux avec ses antennes de devant, tandis que sa trompe hideuse lui fouillait la tête. « Pauvre mouche ! » dit le procureur du roi en cour d’église, et il leva la main pour la sauver. L’archidiacre, comme réveillé en sursaut, lui retint le bras avec une violence convulsive.
Victor Hugo, Notre-Dame de Paris. Libre de droit sur Ebooks libres et gratuits.
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Source de l’illustration : Marie Petitot, Notre-Dame de Paris : le sauvetage en prose de Victor Hugo, Les plumes d’histoire, 27 avril 2019.