Incipit météo : «Paris en vrac» de Michel Tremblay [145]

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Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fiction.

Michel Tremblay, tel qu’en lui-même : truculent. Comme Carrère dans Kolkhoze, il nombarde, mais avec autodérision et humour. À lire.

Au milieu du Pont-Neuf, je descends le long escalier de pierre qui mène au Vert-Galant, mon endroit favori dans tout Paris. Je tire la petite barrière peinte en vert et je pénètre dans le parc triangulaire posé au mitan de la Seine, à l’extrémité ouest de l’île de la Cité. Il a été inondé il y a quelques mois, pendant les grandes crues du printemps, mais il n’y paraît plus. On a tout nettoyé, tout ratissé, on a repeint les bancs et on dirait qu’il ne s’est jamais rien passé là de bien dramatique depuis l’exécution de Jacques de Molay. En quelle année au fait ? Quatorze cents quelque chose ? Treize cents quelque chose ? J’irai consulter la plaque au bout de l’île tout à l’heure. Ce serait plutôt dans les treize cents… le dernier des Templiers…

C’est une magnifique journée de printemps, le soleil joue à travers les branches des arbres déjà feuillues et il ne fait pas trop chaud.

Michel Tremblay, Paris en vrac, Leméac. 136 pages, 2025

À propos de Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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