Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fictions.
Du très bon stock :
Aquel verano se puso de moda entre las mujeres hacer encaje de bolillos. Al margen de esta novedad, aquél fue un verano similar a todos los veranos: los días eran largos y calurosos, las noches, húmedas, los cielos radiantes, sin nubes, de un azul intenso, como satinado; hubo también, como todos los veranos, tormentas aisladas, breves, pero de gran intensidad. El invierno, por contra, había sido especialmente gélido y oscuro, un invierno que los barceloneses habían tenido que soportar con entereza, reunidos alrededor de la mesa camilla, bajo cuyas faldas humeaba sin cesar el brasero de orujo, contándose los unos a los otros los minúsculos pormenores de sus pausadas existencias, pues eran aquéllos unos tiempos tranquilos, con pocas diversiones, en los que los días y las horas transcurrían lentamente, mecidos por la mansa monotonía de las largas jornadas laborales o por los inacabables quehaceres del hogar. Los hombres ocupaban la mayor parte del tiempo en la oficina, trabajando a ratos, charlando con los compañeros, haciendo crucigramas y rellenando quinielas, mientras en casa las mujeres combatían su laboriosa soledad con los seriales, los concursos y los programas musicales de la radio, o cantando a voz en cuello, entre vapores de plancha y ruido de platos y cazuelas, coplas tristes que contaban crueles desengaños amorosos. p. 5
De la bonne traduction par François Maspero :
Cet été-là, chez les femmes, la mode fut à la dentelle au fuseau. A part cette nouveauté, ce fut un été semblable à tous les étés : les journées étaient longues et chaudes, les nuits humides, le ciel radieux, sans nuages, d’un bleu intense, comme satiné ; il y eut aussi, comme tous les étés, des orages isolés, brefs, mais d’une grande intensité. L’hiver, en revanche, avait été particulièrement glacial et sombre, un hiver que les Barcelonais avaient supporté courageusement, réunis autour de la table ronde couverte d’une nappe, sous laquelle fumait constamment le brasero bourré de boulets de charbon, à se raconter les minuscules événements de leurs existences sans heurts, car on était dans une de ces époques tranquilles, sans beaucoup de distractions, où les jours et les heures s’écoulent lentement, bercés par la douce monotonie des longues journées de travail ou par les interminables travaux domestiques. Les hommes passaient la majeure partie de leur temps au bureau, y travaillant parfois, discutant avec leurs collègues, faisant des mots croisés ou jouant au loto sportif, tandis que les femmes combattaient leur solitude affairée en écoutant les feuilletons, les jeux et les programmes musicaux de la radio, ou en chantant à tue-tête, au milieu des vapeurs du repassage et des bruits d’assiettes et de casseroles, des chansons tristes où il était question de cruels chagrins d’amour. »
Mendoza, Eduardo, Una comedia ligera, Editorial Seix Barral / Biblioteca Breve, Barcelone, 1996, 383 p.
Mendoza, Eduardo , Une comédie légère, Éditions du Seuil, 1998 (c1996). Édition numérique.