Questions importantes aux écrivains

Commençons à la Claude Ponti question de se mettre en train. Voir :

Pourquoi écrire?
Qui a  écrit le premier livre?
Était-ce un homme, une femme, cet écrivain?
Où a-t-il appris à écrire?
Savait-il lire d’abord?
Où a-t-il appris?
Dans quel livre?
Avec qui?
Qui a écrit l’histoire de l’oeuf et de la poule?
Qui a tué la poule?
Était-elle aux oeufs d’or?

Est-ce vrai qu’il faut lire longtemps pour savoir écrire un peu?
Que lisent-ils, les écrivains?
Que faut-il lire?
Ont-ils tous lu Faulkner, Dante, les oeuvres complètes de St-Simon en 8 volumes dans les éditions de la Pléiade et Autant en emporte le vent de Margaret Mitchell.
Est-ce vrai que les écrivains peuvent faire d’une planète un paradis, d’une terre un enfer?
Est-ce que les écrivains aiment relire leurs oeuvres complètes?
Ont-ils le temps?

Est-ce vrai que l’histoire de la littérature occidentale n’est qu’une suite d’annotations en bas de page de la Bible?
Si je désire écrire, devrais-je m’y mettre tout de suite, à la Bible, et peut-être au Coran?

Est-ce vrai que les écrivains sont absents?
Qu’ils transforment tout ce qu’ils voient, lisent, sentent en projet d’écriture?
Est-il nécessaire de se procurer un dictionnaire des synonymes pour écrire, et si oui, lequel?
Avéré qu’ils sont détestables, misanthropes, malheureux, dépressifs, les écrivains?
Est-ce vrai qu’écrire cause de sérieux maux de tête?
Tylenol ou Aspirin?
Avec de l’eau ou de la Vodka?

Vrai qu’ils rêvent le jour et écrivent la nuit?
Est-ce vrai que leurs nuits sont plus longues que nos jours?
Vrai qu’ils vivent dans des mondes parallèles ? Ont des processeurs capteurs parallèles?

Est-ce que les gens liront toujours?
Et si non, continueront-ils à écrire, les écrivains?
Et pourquoi monsieur le premier ministre Harper a-t-il cessé de lire?
Et monsieur Sarkozy pourquoi n’aiment-ils pas La Princesse de Clèves et se satisfait-il de Carla Bruni?
Pourrait-il épouser Marine Le Pen?
La rencontrer dans un 5 à 7?

Les écrivains font-ils la grève générale parfois? S’indignent-ils?
Que pensent-ils de l’augmentation des droits de scolarité?
Ont-ils totalement remboursé leurs prêts étudiants?

Sont-ils syndiqués?
Comment construisent-ils leurs récits?
Quels matériaux utilisent-ils? Sont-elles taxables, leurs charpentes? Déductibles d’impôts sur le revenu?
Pourquoi sont-ils, la grande plupart, pauvres?
Pourquoi ont-ils de nombreux métiers pour arriver à mettre des mots sur leur faim?
Rêvent-ils d’une présence sur les plateaux de l’émission de téléréalité Tout le monde en parle (pas le dimanche de la Soirée des Oscars)?

Croient-ils comme Mamie que «la vie il n’y a pas d’avenir là-dedans, il faut investir ailleurs» in Va Savoir, de Réjean Ducharme.
Croient-ils comme Momo dans La vie devant soi d’Émile Ajar que «Le bonheur, c’est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre»

Comment font-ils pour inventer ces mots rares : éplafourdi (Lorrain), épluchoteuse (Huysman), noton (Vian), s’embrouillonner et s’enfumanter (Céline), musicoter (Louys), obéliscolychnie (Jarry), obstacler (Michaux), ogresistence (Queneau),  soucheté (Char), filousophe (Hugo), calembouriner (Josée Marcotte dans son ), etc?

Comment composent-ils avec le nouveau continent sémantique technologique : l’informatique cognitive, les machines perceptives, la robotique affective, l’informatique affective, les technologies ouvertes, l’informatique au service du corps, la méditation gamifiée, la maman mécanique, la communauté des quantifiés, le tatouage électronique temporaire, l’écologie cognitive de l’information, l’intelligence des données, la libération des données, l’humanisme numérique, le far-web, les autarcithécaires, les power-user, les pure-players, l’industrie de la recommandation, la curation, la gamification, la prescription, l’économie de l’attention, les boutons poussoirs aimant, la conquête du near-me, le biotope informationnel, l’engrammation, le Graal de l’agrégation, le graphe de santé ouvert, la sagesse des données, l’Internet de l’action, l’Internet des objets, le Soi quantifié et sanctifié?

Comment elle fait tous les jours Christine Jeanney pour inventer ses joyeux Todo Liste?

Comment font-ils pour mettre un mot devant l’autre et parfois derrière, les écrivains, et rien dans la marge (à part Claude Simon, un Nobel coquin)?

Est-ce vrai que le mot livre ne mord pas?

Est-ce vrai que lire c’est faire?

Lamartine savait-il que son Lac plairait à Mitterand? Proust, sa Recherche à Lucien Bouchard?

Qui a composé le premier zeugme? A-t-il été porté à l’attention de l’Oreille tendue par un lecteur attentif?

Est-ce vrai que la littérature est l’avenir de l’espèce humaine, mais que l’avenir d’icelle se porte plutôt mal au vu du présent?

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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