La mouche envahit toute la littérature. Où que vous posiez l’œil, vous y trouverez la mouche. Les véritables écrivains, quand ils en ont eu l’opportunité, lui ont consacré un poème, une page, un paragraphe, une ligne; Augusto Monterroso, Les mouches. Pour le contexte, voir ici
j’aurais dû marier un déserteur
on se serait cachés dans le bois
roulés dans le tiède de nos peaux
sa face mangée par la barbe
la mienne par les mouches
nos cœurs de lièvres
amignonnés
dans une envolée de brûlotson se savait maganées
on tombait comme des mouches
inhalations
cataplasmes
toux quintes consomption
couenne et carrés de camphre
nos remèdes s’épuisaient
au même rythme que nous
Un livre écrit avec des yeux de chair en tendant la langue.
Voyer, Marie-Hélène, Précieux sang suivi de Voir avec des yeux de chair, Saguenay, La Peuplade, coll. «Poésie», 2022, 196 p. [Édition numérique]