Cafard
J’apprends la mort d’un grand auteur, un résistant, un passeur : Jorge Semprun.
Il faudra revisiter son livre : L’Écriture ou la Vie qui m’avait happé, tant par le récit que par le geste faulknérien. La vie à Buchenwald. La fumée des cheminées et la mort des oiseaux (tiens ça me rappelle Ossements retournés à la poussière et Louise Dupré)
Pour moi, un sommet littéraire (avec celui de Primo Levi) sur l’univers concentrationnaire.
Résister à la mort par la mémoire des mots de Rimbaud, Char et Goethe qu’on se récite dans les chiottes.
La poésie cri qui aide à vivre.
Je ne suis pas certain de saisir le rapprochement avec Faulkner… Pour moi, l’écriture de Semprun n’avait rien de faulknerien, ni dans le ton, ni dans le rythme, et surement pas dans la construction des personnages. De quossé « le geste faulknérien » ???
Cela dit, L’écriture ou la vie est sans doute l’un des livres qui m’a le plus marqué. Une grande oeuvre d’un grand écrivain qui n’est pas assez lu.
Jean-François, le geste, un pseudo-concept inventé sur le champ pour dire un peu la narrativité, la diégèse, le temps du récit, son traitement.
Pour Faulkner, la comparaison était disons un peu forte. Semprun était un lecteur assidu de Faulkner, il en est resté des marques. Une spirale temporelle.
Ceci étant dit, c’est du Faulkner à la portée du plus grand nombre.
Un grand livre, bien d’accord avec toi là-dessus.
Je lis Richard Powers, ces temps-ci : Le temps où nous chantions. L’as-tu lu? Pas mal fort aussi.
Nope, jamais lu de Powers. Je commence par lequel ?
Et je ne suis toujours pas d’accord avec la comparaison faulkneriene… (mais bon, j’ai seulement lu Le bruit et la fureur, alors…!)
La vie serait moche si on était toujours d’accord sur tout 😉 Un enseignement de la littérature.
Sinon, pour Powers, j’achève « Le temps où nous chantions » et un proche médiateur qui s’ignore me conseille fortement son premier roman : Trois fermiers s’en vont au bal.
Luc