Incipit météo dans « C’est ton carnage, Simone » de Chloë Rolland [119]

carnage_simone

Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fiction.

Béatrice tient une carte postale. Le Vieux-Port, 17 avril 1886, une inondation monstre à la suite d’embâcles sur la rivière des Outaouais. Les glaces fondent, se déversent dans le fleuve qui sort de son lit et envahit Montréal jusqu’à la gare Bonaventure, jusqu’au Square Victoria. Sur la photo d’époque, on voit des gondoles, des hommes en complet sur des radeaux de fortune, traversant le square Chaboillez devenu canal, à l’entrée de Griffintown. Tous regardent l’objectif, on imagine une accalmie momentanée dans le brouhaha de panique. Un silence. Une trêve.

(Cinq chaises, aucune mouche).

Chloë Rolland,  C’est ton carnage, Simone. Roman, Montréal, Del Busso éditeur, 2024, 181 p. [Édition numérique]

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
Ce contenu a été publié dans Recommandation de lecture, Température et incipit, avec comme mot(s)-clé(s) . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *