Traité sur le bonheur. Dix-huit courts chapitres haletants, comme autant de petites bombes à retardement.
Têtes de chapitre : « La Résilience », « La Maturité », « La Capacité d’adaptation », « L’Altruisme », « La Patience », « La Bravoure », « La Persévérance », etc. Pourtant c’est le journal d’un poqué fini. Ça va mal tourner.
Il passe de mauvais moments avec les services sociaux, se faisant transférer de famille d’accueil en famille d’accueil.
Petits larcins, actes cruels contre les animaux (attention à vos chats), maisons dévalisées, fortes consommations d’amphétamines, cynisme généralisé et tout ça dans la joie, en se gâtant à répétition, de la main droite…
Il a de l’ambition, il sait qu’un jour il rejoindra les rangs du crime organisé. Il traîne sa fatigue, ses côtes cassées et son nez amoché à la recherche de sa mère qui l’a dans le passé abandonné aux services sociaux.
Vision manichéenne de séducteur et de petits bandits : « On ne se pointe pas chez les gens les mains vides. Il faut des fleurs ou une arme. C’est documenté. »
Il ne dédaigne pas les sites de rencontres, avec pour objectif ultime, l’hésitation tue, rencontrer l’âme soeur, lui « ouvrir le cœur et les cuisses au passage ». (l’auteur maîtrise parfaitement l’art du zeugme). Il fomente l’idée de « les inviter à prendre un verre et son pied ». Un menteur de première pour tenter de séduire la gent féminine ; il prétend, avec l’une d’elle – pas dupe – avoir inventé le terme LOL !
Il se démerde. Profite de l’instant présent. Il a compris : « On est fort des erreurs des autres. »
C’est superbement écrit. Ce n’est pas un traité de morale. La fille du Devoir, préposée à la critique littéraire, semble ne pas avoir compris…
—-
Goudreault, David. La bête à sa mère, Éditions Stanké, 2015, 231 pages.
Billet déjà paru sur le site du Club des irrésistibles des Bibliothèques de Montréal, .