Dernier roman de Guillaume Musso. Je suis allé voir de quel bois il se chauffe.
Des extraits :
Un écrivain est tourmenté. Il est au bord de la dépression. Il a la fameuse angoisse de l’écran blanc. Il va consulter une psychiatre. Problème cerné en vingt minutes.
«En vingt minutes d’une conversation pas si désagréable, elle avait cerné mon problème : les assauts répétés de la fiction pour contaminer ma vie amoureuse et familiale. Quand vous passez l’essentiel de la journée à divaguer dans un monde imaginaire, il n’est parfois pas évident de faire le chemin dans l’autre sens. Et vous êtes saisi de vertige lorsque les frontières s’estompent.»
Sachez, lectrices et lecteurs, que
«Un roman réussi, c’est d’abord un roman qui rend heureux celui qui le lit.»
Sachez aussi que j’ai fait un effort louable pour lire la quasi moitié de ce best-seller. J’ai survécu à ceci :
«une intarissable source d’admiration, de réflexion et d’inspiration.»
«le fil ténu de l’espoir.»
«Son visage se fait moins précis, je ne retrouve plus ses mimiques exactes, l’intensité de son regard, les inflexions précises de sa voix.»
«Retenus en chignon par une large barrette ornée de perles, ses cheveux acajou brillent de mille reflets dans la lumière automnale.»
«La douleur, c’est le meilleur carburant de l’écrivain.» [Rilke! Sors de ce corps.]
«Écrire un roman nécessite de descendre profondément en soi.»
«Je n’étais plus irriguée que par une douleur sans fin qui me brûlait les veines du matin au soir.»
«Une douleur fulgurante me déchira le cœur, comme si on venait d’y planter un pieu.»
«Je la réceptionnai dans mes bras et mon ventre se noua. Je respirai ses cheveux et la chaleur de son cou. Je m’enivrai de son odeur, de ses cascades de rires lorsque je l’embrassai.»
«Ces montagnes russes émotionnelles.»
«un abîme de tristesse.»
Un chiasme platonicien (le pharmakon), en prime.
«J’ouvris l’ordinateur, lançai le traitement de texte sur une page vierge, regardai le curseur qui me narguait. Mieux valait le reconnaître, en quelques mois, j’avais perdu tout contrôle de ma vie. À moi d’essayer d’en reprendre les commandes. Mais était-ce possible en restant devant un écran ? Je pianotai sur les touches du clavier. J’aimais ce bruit doux et feutré. Le bruit d’un cours d’eau dont on ne savait jamais vers où il allait nous entraîner. Le mal et le remède. Le remède et le mal.»
Le cœur qui déraille comme une chaîne de vélo. Jolie métaphore !?!
«Pas une nuit où je ne me réveille en sursaut, trempée, suffoquant, avec le cœur qui tremble et déraille comme une chaîne de vélo.»
Une métaphore maraîchère ?!?
«Je voudrais asperger tes seins de ma semence pour les voir bourgeonner.»
C’est un autre roman dans le roman.
«C’est la première fois que je me retrouve dans une de mes fictions. La situation est proche de la schizophrénie : une partie de moi est à Paris derrière son écran d’ordinateur, l’autre est ici, à New York, dans ce quartier que je ne connais pas et qui s’anime au fur et à mesure que, là-bas, l’autre moi tape sur les touches de son clavier.»
Voir aussi : Un cliché, une métaphore, un homonyme et un zeugme
Au suivant.
Para servir.
Guillaume Musso, La vie est un roman, Paris, Calman-Lévy, 2020. [édition numérique]
C’est superbe c’est splendide, quel beau boulot!
Blog tres intéressant!