Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fictions.
Il s’appelait Domenico, mais il ne le savait pas. On l’avait toujours appelé Mimmo.
Il était né le premier dimanche de septembre en sortant de sa mère par les pieds.
Il y avait une pluie fine qui vous trempait, et une légère brume au parfum de sous-bois, jamais vue dans cette ville-là. D’autres brumes dominaient, elles avaient la lourde consistance des fumées des rôtisseries en plein air que le vent de mer brouillait en tourbillons voltigeurs, apportant des odeurs de viande jusque dans les maisons de ceux qui, de la viande, n’en mangeaient jamais. Ils en éprouvaient à la fois un certain plaisir et une certaine douleur. Mais le jour où naquit Mimmo, la brume avait la consistance des contes. C’est ce que lui avait raconté sa mère. p. 7
Lecture fortement recommandée.
Les gens du marketing de sa maison d’édition l’ont comparé à Garcia-Marquez. C’est un peu exagéré et en quatrième de couverture, pour mousser les ventes. Magique et extrême, de surcroît.
J’y ai plutôt vu un cousin éloigné d’Echenoz au vu de son style, de sa drôlerie et de la mise en place de personnages improbables et hyperréalistes.
Si ce terme n’avait pas été tant galvaudé, j’écrirais que ce livre est déjanté.
Brindezingue, azimuté et échappé des petites maisons de par son usage jouissif (autre cliché), excessif et inédit de la métonymie, de la prétérition et du zeugme.
Je lui ai fait une petite place ailleurs dans ma casa numérique. C’est par ici et par là.
La référence :
Giosué Calaciura, Borgo Vecchio, traduit de l’italien par Lise Chapuis, Les éditions Noir sur blanc, coll. «Notablia», 2019 (2017), 150 p.