Le livre. Prix des libraires du Québec 2011. (voir ici). Oeuvre nordique dont je ne voulais pas révéler le titre dans un billet précédent.
Je n’ai pas déniché de zeugme à refiler à L’Oreille tendue. J’invente (un double). Ça sera mon zeugme du dimanche, mon résumé Twitter de l’oeuvre, :
«Il eut beau lui faire l’amour et des oeufs au plat, elle le laissa pour approfondir la génétique et son mal d’être.»
Ma brève appréciation :
Léger et lourd, tant le texte charrie son lot de bons sentiments et de personnages idéalisés, sublimés. Des exemples : une jeune fille (Flora-Sol) de neuf mois qui comprend la profonde différence entre le bien et le mal à la vue d’images saintes présentes dans une église, qui s’extasie devant le retable de l’enfant Jésus (lequel enfant Jésus lui ressemble comme une goutte d’eau bénite), qui soigne miraculeusement par sa seule présence l’arthrite et l’eczéma, etc.
Des personnages sans aspérités, sans véritables démons intérieurs. Ils sont tous bons : le père, la mère, le bon moine cinéphile, la mère de l’enfant, les voisines. Ils sont aussi tous un peu parfaits. Le protagoniste principal – l’homme idéal – qui apprend avec une facilité déconcertante tous les gestes de l’homme en voie d’émancipation : cuisiner, récurer, lessiver, câliner, refouler ses vilaines pulsions sexuelles, et j’en passe. Des personnages simples faire-valoir du personnage principal, de son destin, de son initiation à la vie de père.
L’oeuvre est traversée par un lyrisme à la limite du kitsch et une symbolique mystique bâtie autour des figures séculaires de la Rose, de la Croix et de l’Éden…
C’est écrit simplement, trop.
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Allez, élan charitable, je vous largue l’accroche-lecteur présent en 4e de couverture :
«Le jeune Arnljótur va quitter la maison, son frère jumeau autiste, son vieux père octogénaire, et les paysages crépusculaires de laves couvertes de lichens. Sa mère a eu un accident de voiture. Mourante dans le tas de ferraille, elle a trouvé la force de téléphoner aux siens et de donner quelques tranquilles recommandations à son fils qui aura écouté sans s’en rendre compte les dernières paroles d’une mère adorée. Un lien les unissait : le jardin et la serre où elle cultivait une variété rare de Rosa candida à huit pétales. C’est là qu’Arnljótur aura aimé Anna, une amie d’un ami, un petit bout de nuit, et l’aura mise innocemment enceinte. En route pour une ancienne roseraie du continent, avec dans ses bagages deux ou trois boutures de Rosa candida, Arnljótur part sans le savoir à la rencontre d’Anna et de sa petite fille, là-bas, dans un autre éden, oublié du monde et gardé par un moine cinéphile.»
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Pas zen ce commentaire;)
Moi j’avais bien aimé ce livre. Tranquille c’est vrai. À l’écart des préoccupations modernes. C’est vrai aussi. Lu comme un conte sans fées mais avec des moines:-))
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