Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fictions.
Hum! Le souffle de Michel Tournier au début de son roman Les Météores :
«Le 25 septembre 1937, un courant de perturbations circulant de Terre-Neuve à la Baltique dirigeait dans le couloir de la Manche des masses d’air océanique doux et humide. À 17 h 19 un souffle d’ouest-sud-ouest découvrit le jupon de la vieille Henriette Puysoux qui ramassait des pommes de terre dans son champ, fit claquer le store du Café des amis de Plantcoët, rabattit brutalement l’un des volets de la maison du docteur Bottereau en bordure du bois de la Hunaudaie, tourna huit pages des Météores d’Aristote que lisait Michel Tournier sur la plage de St-Jacut, souleva un nuage de poussière et de paille broyée sur la route de Plélan, mouilla d’embruns le visage de Jean Chauvé qui engageait sa barque dans la baie de l’Arguenon, fit bouffer et danser sur la corde où ils séchaient les sous-vêtements de la famille Pallet, emballa l’éolienne de la ferme des Mottes, et arracha une poignée de feuilles dorées aux bouleaux blancs du jardin de la Cassine.»
Michel Tournier, Les météores, Folio, Gallimard, 625 p.