Dans la solitude des champs de coton à L’Usine C

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Grand fracas à L’Usine C hier après-midi lors de la présentation de la pièce de Bernard-Marie Koltès :  Dans la solitude des chanps de coton.

J’avais lu le texte de Koltès au courant de la semaine. Un regard un peu intellectuel, j’avais bien vu la joute verbale entre les deux protagonistes, un texte dense, époustouflant, mais j’avais raté son côté animal, rugueux, explosif. Toutes choses  bien rendues par les acteurs, Sébastien Ricard et Hugues Frenette, par la mise en scène de Brigitte Haentjens.

J’avais bien lu les lignes de fuite. Les jeux d’opposition : le haut / le bas; l’homme / l’animal; le possédant / le requérant; le demandant / le demandé; le chaud / le froid; le désir / l’objet du désir; le creux / la saillie; l’offre / la demande; le mâle /la femelle; l’humilité /l’arrogance; le clair / l’obscur; l’humilité / l’arrogance; les lignes droites / les lignes courbes (fatales); le licite /l’illicite, l’envers / l’endroit et la botte qui ne peut qu’écraser le papier gras.

Toutes ses oppositions explosent dans un grand fracas grâce au jeu physique, olympique et exténuant des deux acteurs. Ricard n’en peut vraiment plus à la fin. Il mâche ses mots, s’écroule presque, et c’est beau. C’est une fin impossible, le début de la fin du monde.

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Même si la pièce ne joue plus à Montréal, vous pouvez vous reprendre en allant la voir à Ottawa au Centre national des arts où elle sera à l’affiche du 21 au 24 février 2018.

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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