Là où les nouveaux romanciers d’aujourd’hui ne voient le salut que dans le travail sur l’image – c’est à qui fournira la métaphore la plus audacieuse, la comparaison la plus originale – Sagan livre un récit aussi dépourvu d’effets qu’un roman de Simenon. Philippe Didion, 26 janvier 2020
Lecture du premier roman de Philippe Besson, : En l’absence des hommes. Je croise l’extrait qui suit. Un peu ampoulé, mon neveu, avec un clin d’œil à Rimbaud à la clef. Clichés. Les joies et les tourments de l’amour en bateau. Un bateau saoul.
Cette chambre est un navire. Un navire à bord duquel nous naviguons, sur des mers calmes ou déchaînées, à la recherche de rivages paisibles ou accidentés. Il y a des soleils impressionnants et puis des coups de sirocco. Il y a des étendues d’eau à perte de vue et puis, brusquement, la côte. Il y a ce roulis incessant, qui nous berce ou nous secoue, qui nous accompagne toujours. Nous sommes des marins égarés, à bord d’un bateau ivre.
Accouplement en prime, à l’instar de l’Oreille tendue, un extrait de cette chanson de Richard Desjardins qu’une amie espagnole écoute en boucle pour approfondir ma personnalité et la parlure québécoise.
Du bon stock :
T’es tellement tellement tellement belle
Un paquebot géant
Dans chambre à coucher
Je suis l’océan
Qui veut toucher ton pied.
Références :
Besson, Philippe, En l’absence des hommes, Julliard, 2011, (édition numérique)
Desjardins, Richard, Tu m’aimes-tu, tiré de l’album éponyme, 1990.
Didion, Philippe, Notule dominicale de culture domestique, 26 janvier 2020 – 866