Du sexe en littérature et une mouche à l’avenant [20]

IMG_5606 (1)

[À l’instar de l’Oreille tendue, je suis sensible aux petits hasards de la vie, aux accouplements littéraires surtout. Accords de proximité.]

Nelly Arcan :

Pendant cette semaine-là, je t’ai donné le peu que mes clients m’avaient laissé, je t’ai laissé soutenir mon regard aussi longtemps que tu le voulais et me lécher le trou des oreilles, je t’ai laissé me tirer les cheveux et me cracher dans la bouche, je t’ai laissé me prendre dans la chatte après m’avoir enculée et, après toutes ces étapes, j’ai souvent consenti à te sucer, pour ensuite tout avaler. »

Philippe Sollers :

Elle me branlait longuement debout, et c’était chaque fois merveilleux à cause de ses longs doigts doux, cruels, insidieux… Elle me demandait de la lécher ensuite, elle se concentrait complètement là-dedans… Puis de l’enculer… Voilà… Et puis de la prendre, de la faire jouir, d’attendre qu’elle ait joui pour jouir, pour donner mon sperme dans sa petite bouche méchante, folle, sévère…

Sollers a aussi intégré des mouches à son récit. Pour rester dans  le même champ lexical, je vous propose cet extrait :

S. a dû s’organiser très rigoureusement, comme moi, pour tenir le coup. C’est ce qui m’intéresse chez lui, cette longue et instinctive discipline de l’homme qui veut accomplir son projet, rien d’autre. L’aspect professionnel dans la fantaisie. La folie réglée, surmontée… Tout cela sous des critiques incessantes, obsédantes ; une dépréciation continue quasi générale ; des ironies faciles, des quolibets… « Enculages de mouches »… « Cheveux en quatre »… « Chewing-gum »… « Clown »… « Farceur »… Sans cesse, dans les journaux…

Est-il pour autant un véritable écrivain? Pas certain. Voir ici.

—————–

Nelly Arcan, Folle, Seuil, 2005. Édition numérique.

Sollers, Philippe, Femmes, Folio, 1983. Éditions numérique.

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
Ce contenu a été publié dans Accouplements, Mouches dans la littérature, Recommandation de lecture, avec comme mot(s)-clé(s) , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *