Le FLC n’avait pas eu l’opportunité, en 2014, de lire « Langue de puck » du professeur émérite à la retraite, Benoît Melançon (aka L’Oreille tendue).
C’est chose faite, avec la nouvelle édition, revue et augmentée. De la belle ouvrage. L’auteur dribble habilement avec la puck et la culture. Un livre désopilant et pince sans rire. C’est comme ça. Ne vous laissez pas tromper par la quatrième de couverture : Prof M. ne patine pas sur la bottine. L’importance qu’il accorde aux sièges dans son abécédaire a réjoui le comité littéraire du FLC.
En tout honneur, les chaises :
Parmi les meubles sportifs les plus populaires depuis le milieu des années 2010, il y a la chaise. Quand un entraîneur utilise un joueur de façon optimale, celui-ci est dans sa chaise, mieux, dans la bonne chaise. On peut être assis dans cette chaise, y tomber, y être employé, en être rétrogradé (si on est dans la mauvaise chaise). Il faut se méfier : il y a toujours quelqu’un pour prendre la chaise d’un coéquipier, la lui voler. On l’aura compris : on joue beaucoup à la chaise musicale dans les vestiaires sportifs. (nous soulignons)
Les bancs
Les joueurs laissés de côté sont réputés jouer sur le banc ou réchauffer le banc. Pire : ils sont cloués au banc. [Ayoye!]
L’entraîneur de l’équipe qui a commis l’infraction doit déléguer un joueur qui ira s’asseoir au banc des punitions, même s’il n’a rien fait de répréhensible.
Les joueurs fautifs doivent aujourd’hui se rendre au banc des punitions pour y réchauffer le banc.
Quand l’entraîneur, le coach, celui qui officie derrière le banc, décide, en plein match (en pleine game, à prononcer gé-me), de ne pas se servir de tous les joueurs à sa disposition, on dit qu’il coupe son banc. [Ayoye!]
Le livre comporte toutefois un contre-exemple sur une stratégie que pourrait adopter notre organisation pour atteindre le Graal. L’attitude prêtée à Scotty Bowman a tout pour déplaire au FLC :
Le commentateur radio-canadien Claude Quenneville racontait que Scotty Bowman, l’ex-entraîneur des Canadiens de Montréal, avait un jour demandé à un employé du Forum, là où jouait l’équipe, de raccourcir (à la scie) le banc de l’équipe adverse, les Bruins de Boston, histoire de les embêter pendant un match. Couper son banc, mais au sens littéral.
Le siège.
les choses vont bien, si vous êtes en état de grâce, vous êtes assis dans le siège du conducteur. Tout vous sourit et vous dictez la marche des événements.
On ne s’étonnera pas de voir poindre une table dans ce sport qui accorde une si grande importance aux chaises et aux bancs.
La table est mise au début des playoffs.
Mais il ne faut pas s’asseoir autour de ladite table, si on veut remporter la Coupe.
Le comité littéraire du FLC.
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Note additionnelle de l’éditeur de ce blogue.
Les véritables écrivains, quand ils en ont eu l’opportunité, lui ont consacré un poème, une page, un paragraphe, une ligne; et si tu es écrivain et que tu ne l’as jamais fait, je te conseille de suivre mon exemple et de t’empresser de t’y mettre; Augusto, Monteroso, Las moscas.
Un véritable écrivain! Vibrant. Il fait mouche avec sa langue de puck. Tout comme l’ailier de puissance (pas le plombier) et le cerbère. Le premier la met dedans (la puck), l’autre ne la laisse pas filer entre ses jambes.
Faire mouche, la mettre dedans et faire vibrer les cordages sont courants.
Le cerbère doit être particulièrement attentif quand on bourdonne autour de sa cage afin de faire mouche ; il ne doit pas se laisser traverser par la rondelle.
Benoît Melançon, Langue de puck. Abécédaire du hockey, édition revue et augmentée, Del Busso Éditeur, 2024, 168 p.