Après avoir réanimé Sasha, assisté Iris et calmé Jacinthe, après avoir géré l’ensemble de ma situation avec succès, après avoir réussi les épreuves minutées d’apnée tout au fond de la piscine, accroché à des poids qui y avaient été déposés, réussi le saut d’arrêt du plongeoir de trois mètres et le plongeon d’arrêt de celui d’un mètre, après avoir pris des notes et échangé sur les manœuvres de mes camarades de sauvetage, après avoir reçu ma certification Croix de bronze de la part des deux monitrices – avec mention très bien –, après que tous les autres membres du groupe ont reçu la leur, après avoir pris une longue douche dans un vestiaire fatigué mais serein – tous –, après avoir mangé le sandwich que je m’étais préparé dans l’allée des casiers pour les vêtements extérieurs, après que les monitrices m’ont salué, après que mes futurs collègues sauveteurs ont quitté l’enceinte un à un ou en petits groupes, après que Sasha a disparu dans la voiture blanche qui l’attendait, je suis dehors, comme nu, neuf, blanchi. [je souligne en caractères gras]
Une anaphore? On trouvera une définition et des exemples, par là.
Une brève appréciation du roman?
Il est excellent. Il pousse parfois la métaphore jusqu’à la surcharge, le texte est farci d’images audacieuses, mais qu’importe. Son récit captive, entre sensualité et violence, entre maîtrise parfaite et audace brute.
Les dernières pages sont particulièrement saisissantes : le rythme s’emballe, le texte devient saccadé, percutant. La narration se fait presque haletante, avec une abondance de phrases nominales et de mots isolés, frappants. Ça fesse!
Sébastien Dulude, Amiante, Saguenay, La Peuplade, 2024, 209 p. [édition numérique]