La mouche envahit toute la littérature. Où que vous posiez l’œil, vous y trouverez la mouche. Les véritables écrivains, quand ils en ont eu l’opportunité, lui ont consacré un poème, une page, un paragraphe, une ligne; Augusto Monterroso, Les mouches. Pour le contexte, voir ici
Jonas Fortier est récipiendaire du Prix Nelligan 2024 pour son recueil de poésie L’air fou.
la nuit vient du nord quand je sors dans la rue
je suis bien
dans deux pays différents et lointains
je n’ai personne à qui le dire mais des mouches saignent
sur l’écran de mon ordinateur
le silence sait que j’écris
la nuit vient
je jouis dans mon sommeil
il y a des êtres que l’on ne verra plus
la nuit retombe et entre chez moi
le silence sait où il va
p. 19.
Jonas Fortier, Courbure de la terre, L’œil de Cravan, 2022, 96 p.