Never open a book with weather. Elmore Leonard, Ten rules for writing fictions.
Je me suis réveillé à l’aube. Une pâle lumière séparait les jours de la nuit, la première neige tombée la veille s’était changée en pluie. J’ai pensé : heureusement que ce n’est pas lundi, car un lundi de pluie, qui plus est d’automne, ce n’est pas l’image que je veux garder du chalet, mais comme je savais qu’ici le temps, même l’été, peut changer d’un moment à l’autre (le fleuve ne se baigne jamais deux fois dans le même jour [1]), je trouvais que la pluie convenait bien à une scène de départ, d’adieu, que c’était une bonne idée, cette pluie qui bientôt allait briller, qu’il valait mieux partir d’un cliché que d’en finir, comme disait Hitchcock, p.7
[1] Paraphrasant Héraclite : « On ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve ».
Références :
Yvon Rivard, Le dernier chalet, Léméac, 2018, 205 p.
Voir aussi l’entrevue qu’Yvon Rivard a accordée à Marie-Louise Arseneault à l’émission Plus on est de fous, plus on lit!, le 29 mars 2018.