Traces de Madrid : «l’art ne sert à rien» (6)

Plensa Julia (3)
« El arte no sirve para nada » (1). Une boutade du sculpteur catalan Jaume Plensa dont les oeuvres essaiment un peu partout sur la planète.

En sous-texte, on comprend qu’il stigmatise nos sociétés technocratiques, bureaucratiques et obsédées par la performance et l’efficience.

Il enchaîne avec : « Precisamente por eso, el arte es tan necesario ». (c’est pourquoi l’art est si nécessaire).

Julia, un buste de douze mètres est exposé à Madrid au Centro Cultural de la Villa sur la Plaza de Colón.

Éloge de la ville, de l’échange, de la diversité et de l’introspection :

Plensa pretende que su Julia sea madrileña por un año (va a permanecer en Colón hasta el 20 de diciembre de 2019). Y reflejar, con eso, la relatividad de nuestra procedencia. « Ser madrileño es pasear por la calle. La palabra ‘extranjero’ siempre me ha sonado fatal. Cuando estamos unidos es cuando todo funciona. Esta niña, cuyo nombre o de dónde venga no tiene importancia, es una gran tela en blanco para que cada uno pinte sus sueños al mirarla. Julia invita al silencio, a la introspección. Una lagrimita, de vez en cuando, tiene mucho más poder que un grito ». (1)

Un citation que je traduis librement :

Plensa souhaite que Julia reste à Madrid pendant un an (elle restera à Colon jusqu’au 20 décembre 2019). Il veut ainsi refléter par ce geste la relativité de notre origine. «Être de Madrid, c’est marcher dans la rue. Le mot étranger m’a toujours semblé horrible. Tout fonctionne quand nous sommes unis. Peu importe le nom et l’origine de cette fille, c’est une grande toile vierge, en la regardant Julia nous invite au silence, à l’introspection. Une petite larme, de temps en temps, a bien plus de pouvoir qu’un cri.»

Pour voir d’autres facettes de la sculpture :

Julia veut voyager. Invitons-la à rendre visite à la Source, au parc de l’autoroute Bonaventure à Montréal.

Plensa source (3)

Pour les bourlingeurs et les fous finis comme moi de Plensa, vous pourrez voir, cet été, à Valence : Minna, Isabella, Laura Asia, Maria, Laurelle, Carla et Silvia. Un homenaje a la feminidadUn aperçu ici.

  1.  Luis Meyer, Julia, un busto de 12 metros en Colón, El País, 21 décembre 2018.

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Remerciements à Maryvonne Enjolras, mon inestimable réviseure linguistique pour les traductions.

Illustrations de votre humble serviteur :

Julia: Madrid, le 28 mai 2019.

Source : Montréal, le 5 septembre 2017.

A propos Luc Jodoin

Effleure la surface des choses. Intérêt pour la littérature, la langue, les arts visuels, la sociologie et les enjeux sociaux. Tendance woke. Préfère Madrid à Barcelone.
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